10 janvier 2018

Racisme 2.0. Un ami qui vous veut du bien.

Je pars de la déferlante médiatique de ces derniers jours due aux très sinon trop nombreux histoires (scandales ??) racistes qui ont trouvé un formidable tremplin dans notre monde post internet pour affirmer sans ambages que c’est con (j’ai pesé mon mot) le racisme, qu’il faut le condamner mais surtout agir pour empêcher la chienlit de se propager.
Petit rappel des événements

Un footeux (qu’a t-il déjà gagné en tant que joueur ?) Griezmann s’est déguisé en noir, euh joueur de basket des années 70. Le fameux blackface. Soit disant pour lui rendre hommage. Des gens, des amis parfois, noirs de surcroit se sont précipités pour dire qu’il n’était pas raciste dans le fond. Je me demande quelle est la définition du racisme ? Faudrait-on prendre un laser infrarouge ou un séparateur de particules pour aller au fin fond du cœur de l’homme voir s’il est anti-noir ?
Le racisme à ce que je sache s’exprime visuellement, verbalement, violemment au vu et au su de la planète. Merci réseaux sociaux. Je rappelle que son Club l’Athletico aurait été propriété d’un businessman noir ou d’une famille royale noire (ce qui n’existe plus) ce genre d’histoire aurait connu une autre fin. Décidément l’année dernière était noire. Jusque dans l’empire du milieu, une exposition nous a carrément comparés à des animaux. Le yuan a fermé les bouches sur le continent. Une publicité de Dove et d’une machine à laver se sont contenté de tweets d’excuses et un retrait pur et simple des pubs incriminées. Entre temps le buzz a pris et de nouveaux clients (extrême droite). Ça c’est chez nos amis jaunes qui nous veulent du bien.
En Europe, les footballeurs même les meilleurs (arguments de ceux qui croient à la toute puissance de l’argent) se font singer. Récemment Blaise Matuidi en a fait les frais. Griezmann son coéquipier a-t-il parlé ? Je n’en sais rien. Suivez mon regard. Tout nos ressortissants qui subissent des bavures policières en occident et pas que, les insultes et les comportements barbares et très souvent muettes car ne touchant pas de célébrités. Aux States un président moitié noir n’a fait que ressurgir les tensions. Je ne vais plus trop rappeler XX et son comportement sorcier comme nous le disons en Afrique pour ne pas leur faire de la pub gratis et malvenue.
Eh oui on vend du noir en Lybie et en Mauritanie.
Du buzz et de l’absence de réponses appropriées.
Le dernier scandale en date révèle du pur marketing et de cette tendance sournoise et générale que les grandes marques ont adoptée à faire parler d’eux en bien comme en mal. Plus on parle de vous, plus vous avez d’audience pour faire passer votre message. Mes amis communicateurs ne diront pas le contraire. Pour parer l’omniprésence chinoise dans le textile en Europe un peu du bruit ne ferait que du bien à XXX. Tant pis pour un ou quelques singes charmants de la jungle. Ne vous y trompez pas, les juristes de cette compagnie auront à priori calculé le risque au millième près de cet acte. Les communicants, l’impact sur les réseaux sociaux ; les financiers le profit etc.
Au lieu de demander le retrait du compte Twitter de ce groupe ainsi que la censure du hashtag (#hm), bah tout le monde s’en est donné à cœur joie. À la fin, on ne retiendra que XXX et pas le geste raciste.
Au lieu de boycotter la marque, ce que j’avoue n’est pas chose aisée vu le nombre de Noirs qui font leur emplette chez cette dernière à part peut-être aux States, (on se demande pourquoi les meilleures ripostes viennent toujours des noirs américains ?) nous nous contenterons d’excuses avant la prochaine connerie.
Au lieu de surfer sur cette vague, aussi raciste soit elle et lancer une revanche commerciale et se faire de l’argent par fibre raciale, on se contentera de changer de marque jusqu’à ce que cette dernière aussi nous déboute.
Au lieu d’instruire nos enfants sur la réelle jungle économique et politique ainsi que le long processus d’émancipation culturelle qui les attend on se contentera du doudouisme tropical et continuer par attendre des excuses. Oui Oui, tous les blancs et toutes les compagnies ne sont pas racistes. Est-ce que le Noir l’est ?
Des réponses appropriées.
J’ai deux approches différentes de solution résultantes de deux discussions avec deux amis noirs installés l’un en Europe, l’autre aux Usa. Le premier a rapidement dénoncé ma très vive critique du footballeur   en m’expliquant qu’il faut prendre le temps d’expliquer au raciste par A plus B sa débilité mentale et son ignorance etc. Qu’à vrai dire certains ne savent pas. Que certains changent à condition de les amener patiemment à la raison. J’avoue avoir dormi cinq minutes après le début de notre conversation. Le lendemain nous avions recausé, les esprits calmes. On s’est trouvé un terrain d’attente.
Le second me dit que la solution est l’argent. Plus on se fait un max de fric, moins on ressent ce genre d’agression. Patiemment je lui ai donné raison et ensuite je lui ai demandé pourquoi Lebron James a vu sa couteuse maison de Beverly Hill taguée d’insultes racistes et reconnu que vivre en Amérique était difficile ? Enfin je lui ai rappelé l’article de presse que nous avions lu ensemble quand il était encore à Lomé et qu’au collège nous devions faire ensemble un exposé sur l’apartheid en Afrique du Sud. Jeune Afrique (merci si le quotidien peut me fournir le numéro en date) rappelait la mésaventure de commerçants fortunés nigérians dans les années 80 qui ont eu la malchance d’être en première classe sur un vol vers l’Asie avec des dirigeants sud africains. N’eut été la patience de l’équipage, nos chers commerçants auraient été jetés au dessus de la mer sur insistance de Pik Botha et de son entourage. Bref.
En Afrique, je me suis vu refusé l’accès à un hôtel en Sierra Leone en 2015 et un autre refus basé sur le faciès dans un restaurant au Ghana l’année dernière. De cette expérience j’en suis arrivé à la conclusion qu’il ne sert à rien de discuter. Il faut des moyens coercitifs. Un code pénal efficace dans nos pays….africains. Une jurisprudence dans ces pays étrangers où sont obligés d’habiter ou de travailler des Noirs. Au delà de tout, le soft power économique et géopolitique se doit d’être efficace. Prenons un exemple simple. Je vois mal, tres mal un supporteur de Chelsea se moquer des yeux bridés d’un joueur japonais ou encore de l’anglais chaotique d’un joueur russe. Entre temps des Noirs se permettent de rire de l’anglais approximatif de Weah au Liberia.
C’est évident, louable à souhait que les décideurs de ces pays s’occupent rapidement des comportements déviationnistes de certains qu’ils qualifient de marginaux quand les intérêts économiques et géostratégiques sont en jeu. Ou quand la pression médiatique est trop grande. Déjà en arrêtant de faire le pan avec le dernier hermes ou gucci on serait moins atteint. Jamais le faso danfani ne ferait un tissu à connotation raciste. Ou une blague de mauvais goût. Pour le Noir en tout cas ! Rappel très important le coton utilisé pour fabriquer ces chemises est cultivé en Afrique et transformé par nos amis sud asiatiques. Quand nos présidents se voient saisis leurs villas en hexagone on se demande qu’est ce qui ne va pas ? Et parfois que nous méritons un tantinet de ce qui nous arrive. À moins de changer la donne. J’attends le jour où un individu refusera de monter dans un avion parce que c’est un Noir qui aura fabriqué le système de ventilation ou qui aura construit le moteur. La tête qu’il fera quand il ne se fera pas rembourser. J’attends le jour où Trump refusera de dormir à la maison Blanche parce que des esclaves ont contribuée à sa construction. J’attends le jour où un chinois refusera d’utiliser le dernier I phone parce que le cobalt se transformerait désormais en Afrique. Au mondial de foot de 2010 en Afrique du Sud, curieusement aucun scandale raciste (??).
Du reste, rien ne me justifiera la bande de nègres (je suis noir et j’ai le droit d’appeler mes compatriotes négros) qui essaient de justifier et d’excuser le comportement de certains. Mes amis blancs savent à quoi s’en tenir, d’ailleurs on l’est (amis) parce qu’on se respecte à partir de nos valeurs intrinsèques, pas sur la couleur du cristallin. Pour nous, qui en l’an 2090 ne serons plus de ce monde et nos enfants qui eux seront présents, revoyons nos critères et nos ambitions hégémoniques afin de vivre dans un monde plus harmonieux ou chacun trouve sa place.
Note : XXX est mis pour hm et vous remarqueriez l’absence de liens dans cet article. C’est principalement pour éviter la mauvaise audience et faire l’apologie de ceux qui surfent sur la vague émotionnelle de ces situations pour se faire un nom. Vous m’excuserez aussi mon langage inhabituellement vert. À sournois, sournois et demi.

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