28 mai 2017

Reglée comme Elle

Lycée de B… Années 2000. Josée*, la plus mignonne fille du lycée venait d’avoir ses règles à la sortie des classes. Elle ne relèvera plus la tête ni ne parlera plus la voix haute jusqu’à la fin de l’année scolaire. Elle a même du changer d’établissement l’année suivante. Pourquoi ? Entre les moqueries, les olalas, oh la pauvre (venant aussi des filles) quand sa jupe s’est tacheté de sang, elle n’a pas pu résister et son trop plein de larmes a commencé par couler. Une année gâchée : Et pourtant ? Les événements auraient pu tourner autrement si elle (d’abord), nous autres ses camarades (ensuite) et la société (enfin) savaient.

Que les règles sont avant tout naturelles. Que leurs absences devraient plutôt inquiéter hommes compris. Car étant maris, frères, fils c’est notre souci premier de savoir nos femmes, sœurs et mamans en bonne santé. Pour moi les règles sont aussi simples que le fait d’uriner ou de se brosser régulièrement les dents. C’est pas le moment de jeter la pierre sur nous autres hommes, de telle ou telle religion ou courant de pensée qui rejettent les femmes en leur période. Je nous vois mal dans notre fierté de male d’être rejetée chaque fois que nous avons une érection. Il en va juste de la santé des femmes. Et la santé, l’identité le fonctionnement normal des organes ne sont pas des sujets tabous.

Que les règles sont une partie essentielle de la vie. De cette vie qui est donnée par les femmes. Femmes qui sont nos mamans et qui portent le monde. Monde qui nous rend cruels et cruelles envers cet aspect essentiel du processus de création de la vie. C’est souvent injuste. Car croyez le, mesdames il y a ces moments d’irresponsabilité je l’avoue où nous autres hommes souhaitons vivement l’arrivée de ces règles. Et qu’on n’en dort même pas la nuit. Si vous ne voyez toujours pas entretenez vous avec un jeune (irresponsable) qui vient d’être informer par sa copine que ses règles tardent à venir depuis déjà une semaine. Le pauvre.
À toutes ces reines à qui il arrive parfois de douter je vous dis soyez fières, assumez vous car je sais en moi le rôle que joue une maman dans un foyer, une sœur dans l’adversité, une cousine dans les moments de doutes. Je sais aussi ce que sera ma peine quand une proche serait victime de ce silence tueur. Elle qui aurait subi milles peines pour être juste femme telle qu’elle a été crée. Vivement qu’on en parle pour éviter des situations dramatiques pas seulement affectives mais aussi sanitaires. Pour éviter des infections par manque d’hygiène ou d’ignorance. Je ne vais pas aller loin jusqu’à nous pousser à acheter des serviettes hygiéniques pour nos compagnes. Mais quel papa digne de ce nom ne le ferait pas pour sa fille? Ou demander de laide ?

De ces histoires glanées ici et là qui parlent de la première fois, de ne pas savoir quoi faire, d’être troublée, de ces qu’est ce qui m’arrive ? D’être sujettes aux railleries, il en résulte un manque de communication et d’éducation criard dans nos sociétés, à propos de ce truc sale dont on ne parle pas devant les gens. De ces va vite caches ça. Le premier pas est d’en parler, en famille, en milieu scolaire, en cercles associatifs afin de préparer nos sœurs et nos sensibilités. Et ne pas oublier d’initier dans les politiques de santé publique une meilleure vulgarisation des serviettes hygiéniques a défaut de ces bouts de pagne séculiers qui parait-il se transmettraient de mère en filles. Vive ces règles qui sont comme elles sont. Aimons les telles quelle. Pour vous qui portez le monde.

 

*Le nom a été changé pour préserver l’anonymat.

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Commentaires

Panik
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C'est une très belle remarque, une lutte que les "féministes" doivent mener et pourtant elles se jettent dans des stupidités sans nom. Il est question d'Éducation et d'Éveil de conscience. Ce sont des choses que nous garçons ou hommes que nous sommes, pourrions faire nos camarades, amies, cousines, soeurs et de surcroît MÈRE (ou future mère). Il est de même pour d'autres choses face en quoi la famille a démissionner. Le rôle nous incombe donc. Merci L'EVEILLEUR

Audrey
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Un billet qui m'a donné la chair de poule. Cette première fois....A nos premières fois. À nos mères et sœurs. A la jeune fille qui grandit et devient femme. Merci pour ce billet très bien écrit, pertinent et toujours d'actualité.

belizem
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Et si le bon Dieu était une femme disait Corneille. Merci d'être passée.

Eleonore
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C'est dommage que ce texte soit encore d'actualité.

belizem
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Dommage collatéral ???