Ma femme d’autrui

Article : Ma femme d’autrui
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20 juillet 2016

Ma femme d’autrui

Elle était si douce à regarder. Si agréable à contempler. Taquine à souhait. Elle était femme. Tellement heureux d’être avec elle. Ah que la fin des belles choses arrive ! On ne veut plus la voir. Ne plus passer des heures devant et avec elle. On supprime son numéro dans son répertoire espérant l’oublier dans la tête aussi. Le plus vite le mieux. Loin, le temps où on s’accrochait, où on était aveugle dans le pire sens du terme. Car avec le temps les nuages s’éclaircissent. Merde que c’était grisant. Apres avoir feint de les ignorer, les blessures s’ouvrent. Saignantes. Pendant longtemps on se dérobait. On ne voyait pas les choses en face. Quand on coule vaut mieux se laisser faire sinon on s’enfonce plus. Plutôt amerrir et prendre le temps de chercher des solutions. On a le cœur gros. Plus question de jouer le dur. Subitement la nuit ne porte plus conseil. On devient sage, clairvoyant. On se demande ce qui n’a pas fonctionné. Entretemps on (re)découvre ceux qui tiennent vraiment à nous.

Elle était envahissante, ennuyante parfois, casse c… souvent. Ses défauts, ses fautes, ses incapacités, ses doutes, les nôtres etc… Mais on s’en contentait. Tant que cette flamme brûlait et qu’on n’avait pas la flemme, on continuait. On riait aux blagues pourries. Les messages Whatsapp avec elle duraient toute la nuit. On ne faisait pas Pouah même si ses plats étaient infects. On allait jusqu’à la défendre face aux parents. On était souvent malheureux de la savoir heureuse sans nous. Pourtant la petite voix n’arrêtait pas de faire tic tic dans la tête. Le comble, c’est qu’on devenait illogique. Mais là on tombe de son piédestal, de sa zone de confort. On se rend compte qu’on est passé à côté. Que tout a foiré. Qu’on n’aurait pas dû. Que c’était trop beau pour être vrai. Que les amis avaient raison. Que les bonnes choses ayant une fin, cette dernière n’était pas toujours bonne. Et on a mal.

Elle était rancunière. Souvent fâchée. Faisait trop ou parfois semblant. Elle disait qu’on ne faisait pas assez d’efforts, qu’on ne la comprenait pas. Qu’elle perdait son temps. Que ce n’était jamais assez. Elle en voulait plus. Toujours plus. Que de nouveaux challenges lui feraient face bientôt. Qu’elle partirait en voyage. Qu’elle ne partirait plus. Quelle aimait encore. Elle se voilait la face. Ne voulait pas admettre l’évidence. Et pourtant elle disait oui de l’autre côté. Elle poursuivait deux lièvres à la fois. Elle mentait de plus en plus mais plus à elle-même. Elle tuait à petit feu. Cherchait ou pas une sortie. Brutalement on réalise. La première fois on n’est pas préparé à subir. Et on se retrouve angoissé, en ayant mal. On cherche à comprendre. A se réveiller de ce cauchemar. A se dire que ce n’est pas notre faute. A avoir l’assentiment des proches, à pleurer. Un homme ne pleure pas. À détester, vouloir rendre la pareille. Oublier. S’évader. Changer d’air. Culpabiliser.

Elle était méchante, cynique… tout ce que vous voulez. Elle vous fait perdre la foi. Elle vous étouffait. Ne voulait pas vous rendre votre liberté. Elle voulait à tout prix rester maîtresse du jeu. Quand ça ne va plus ça ne va plus. Et quand le cœur, ce traître, parlait, elle faisait semblant. Alors il a fallu prendre les devants. On s’est mis devant le fait accompli. On a pleuré deux jours. On se réfugie dans ses musiques préférées. On a essayé de pardonner et d’oublier. De se dire que c’était bien et que maintenant c’est bon. On a fait des choix. On avance. Ça revient mais on fait avec. On fait des choses pour soi. Pour sa famille. Pour ses projets. On vous dit une de perdue dix de retrouvées.  Mais elle n’était pas une ; elle était tout. On ne voyait plus les autres. Aujourd’hui on les voit. On sourit à la vie. On sort. On profite des plaisirs simples.

Elle était avant tout la tienne avant de devenir celle d’autrui. Elle était dans la bulle avec vous. Elle était le Dieu ou le Diable de votre monde. Et c’est pour ça qu’elle vous a fait du mal d’une façon insolente. Et que vous l’avez senti si fort. Plus terrible, elle a remué le couteau dans la plaie. On ne mérite pas ça. Personne ne mérite ça. On prie pour ne pas faire de prochaines victimes. Ce qui est sûr c’est qu’on ne refera plus jamais confiance. Mais les douleurs ont effacé les souvenirs qu’on avait partagés ensemble avec elle.  Bah on lui cherche pas du mal, mais notre côté humain souhaite secrètement qu’elle puisse subir une partie aussi minime soit-elle de ce qu’elle vous a fait endurer. Mais si elle lit, on lui souhaite le meilleur, beaucoup de bonheur dans sa vie. De la joie. D’être heureuse. Car elle a fait souffrir certains pour en arriver là. Si ce n’est pas pour être heureuse à quoi bon? C’est pour elle.

Pour ma part on se doit d’oublier vite les relations arrivées à terme. Ruptures douloureuses ou pas. De se consacrer à son travail. De profiter de la vie avec ceux qui nous aiment ; la famille, les amis. De savoir qu’on a de la chance de les avoir. De le leur montrer. D’être moins égoïste avec ceux qui pour rien au monde ne nous lâcherons. De savoir qu’il y aura encore des gens pour nous blesser. De prendre ses précautions. De ne plus se faire b… De prendre les devants. D’oublier le passé et d’avancer. Pour soi-même avant tout. Pour nos proches. Pour ces magnifiques femmes qu’on rencontrera par la suite ou qu’on a déjà. Pour elles.

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Commentaires

Ecclésiaste Deudjui
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Mince alors ! On sent la complainte d'un homme blessé et presque meurtri. Courage, mon frère. Tu en trouveras une autre et tu maimeras sûrement davantage...

Belizem
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Warr, je t'ai pas répondu. Bah, la vie, l'amour et leurs va et viens